Steinberg Sylvie

steinberg_photo_lettre_ehessDirectrice d’études

 

 

 

 

Coordonnées professionnelles

EHESS-CRH
Histoire du Genre (Bureau B 04-07)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

sylvie.steinberg [a] ehess.fr
01 49 54 20 29

Présentation

Directrice d’études à l’Ehess depuis 2014, Sylvie Steinberg est spécialiste de l’histoire des femmes, du genre et des sexualités en France à l’époque moderne. Elle a été maîtresse de conférences à l’université de Rouen entre 2000 et 2014.

Ses premiers travaux ont porté sur le travestissement sous l’Ancien Régime (thèse soutenue en 1999 à l’Ehess sous la direction de Jean-Louis Flandrin). Sa thèse a été publiée en 2001 sous le titre La confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution (éditions Fayard). Elle y explore différents aspects du travestissement collectif (fêtes et carnavals) et individuel (trajectoires de vie) à partir de sources documentaires variées (archives judiciaires, mémoires, littérature, médecine, droit), afin de saisir les perceptions et les conceptions des différences de sexe et de genre à l’époque moderne. Ce dernier questionnement s’est prolongé dans une série d’articles à vocation historiographique sur le genre en tant que composante essentielle de la construction sociale de la société d’Ancien Régime ainsi que sur les identités sexuées.

Ses travaux ultérieurs sont en grande partie ancrés dans une tradition d’anthropologie historique de la sexualité et de la famille tout en intégrant les questionnements contemporains sur le genre. Elle a ainsi mené une étude de longue haleine sur la bâtardise, s’intéressant aux notions de statut, de filiation et d’hérédité (Habilitation à Diriger des Recherches, Genre, filiation et hiérarchies. France, Ancien Régime, Université Paris IV-Sorbonne, 2012). De ces travaux est issu son livre paru en 2016 aux éditions Albin Michel, Une tache au front. La bâtardise aux XVIe et XVIIe siècles. Elle s’y intéresse au statut ambigu des bâtards, à la fois réputés sans famille, et souvent intégrés dans une filiation, certes illégitime mais ouvrant à des liens et des droits particuliers, à partir d’une documentation variée, juridique, judiciaire, administrative et de fiction. Ces recherches l’ont amenée à travailler concomitamment sur le sang et l’hérédité, la généalogie et l’infamie.

Parallèlement, elle a mené divers travaux sur l’histoire du corps et de la sexualité, cœur de son enseignement à l’Ehess. Elle a notamment dirigé Une Histoire des sexualités, Paris, PUF, 2018 avec les contributions de Christine Bard, Sandra Boehringer, Gabrielle Houbre et Didier Lett. Ses recherches actuelles portent sur l’histoire des violences sexuelles et des conflits liés à la séduction, au viol et au rapt sous l’Ancien Régime.

Enfin, elle s’intéresse particulièrement à l’épistémologie historique et anime, avec Nicolas Barreyre, un séminaire de Master 2, intitulé « Le Passé au présent » afin de sensibiliser les étudiants aux questions épistémologiques (place des historiens et de l’histoire dans la cité, diffusion du savoir, mémoire, écriture de l’histoire).

Au sein du CRH, Sylvie Steinberg est responsable du Groupe de recherches sur l’histoire du genre et membre du conseil de laboratoire.
Au sein du CRH, Sylvie Steinberg est responsable du Groupe de recherches sur l’histoire du genre et membre du conseil de laboratoire.
Elle est membre des conseils pédagogiques de Master Histoire et du Master Études sur le genre (EUR) de l’Ehess.
Elle est élue au Conseil Scientifique de l’établissement.
Elle est également membre de la Cellule de veille et d’information sur le harcèlement sexuel de l’Ehess.
Elle co-dirige actuellement la revue Clio, FGH avec Rebecca Rogers.
Elle a co-dirigé entre 2012 et 2015 le Groupement d’Intérêt Scientifique/Institut du Genre CNRS/Universités puis présidé son conseil scientifique jusqu’en 2018.

 

Groupes de recherches

Thèmes de recherche

  • Histoire des femmes et du genre (France, époque moderne)
  • Histoire du corps et de la sexualité (France, époque moderne)
  • Les liens de filiation, la bâtardise dans la France moderne (XVIe-XVIIIe)

Enseignements 2023-2024

Bibliographie thématique

Historiographie des femmes, du genre, des sexualités

Le travestissement à l’époque moderne

  • La Confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution, Paris, Fayard, collection nouveaux essais historiques, 2001.
  • « Un brave cavalier dans la guerre de sept ans, Marguerite dite Jean Goubler », Clio. Histoire, Femmes, Sociétés, numéro « Femmes travesties : un “mauvais” genre », s. d. Christine Bard & Nicole Pellegrin, 10, Novembre 1999, p. 145-154.
  • « Quand le romanesque est vraisemblable : les femmes travesties en hommes devant la police parisienne au xviiie siècle » (en allemand), in Andreas Blauert & Gerd Schwerhoff (éd.), Kriminalitätsgeschichte. Beiträge zur Social-und Kulturgeschichte der Vormoderne, Konstanz, 2000, p. 689-704.
  • « Jeanne Baré, aventurière et travestie », Lunes, Réalités, parcours, Représentations de Femmes, 20, juillet 2002, p. 41-49.
  • « L’histoire du travestissement féminin à l’épreuve de la pluridisciplinarité », in Guyonne Leduc (éd.), Travestissement féminin et liberté(s), Introduction au colloque des 16, 17 et 18 juin 2005, Université Charles de Gaulle-Lille III, Paris, L’Harmattan, 2006,  p. 27-38.
  • « Travestissement », in Huguette Krief & Valérie André (dir.), Dictionnaire des femmes des Lumières, Paris, Honoré Champion, 2015.
  • « Travestissement : troubler le genre », in Christophe Charle & Daniel Roche (dir.), L’Europe. Encyclopédie historique, Arles, Actes Sud, 2018.

Corps et sexualités

Famille, Filiation et bâtardise

Femmes, guerre et noblesse

  • « Le mythe des Amazones et son utilisation politique de la Renaissance à la Fronde », in Kathleen Wilson-Chevalier & Éliane Viennot (éd.), Royaume de Fémynie. Pouvoirs, contraintes, espaces de liberté des femmes, de la Renaissance à la Fronde, Actes du Colloque international de Blois des 12-14 octobre 1995 organisé par l’American University of Paris, Paris, Champion, 1999, p. 261-273.
  • (Avec Jean-Claude Arnould, éd.), Les Femmes et l’écriture de l’histoire (1400-1800), actes du colloque international de Rouen des 19-21 mai 2005, Rouen, Presses des universités de Rouen et du Havre, 2008. (Avant-propos, p. 7-12).
  • Préface à Guyonne Leduc (éd.), Réalité et représentations des Amazones, Paris, L’Harmattan, 2008, p. 13-21.
  • « Hiérarchies dans l’Ancien Régime », in Michèle Riot-Sarcey (dir.), De la différence des sexes. Le genre en histoire, Paris, Larousse, 2010, p. 135-162.
  • « “Au défaut des mâles” : genre, succession féodale et identité nobiliaire (France, XVIe-XVIIe siècles) », Annales HSS, 3, 2012, p. 679-713. Version anglaise : « “In the Absence of Males” Gender, Feudal Succession, and Nobiliary Ideology in Sixteenth- and Seventeenth-Century France, Translated from the French by Brian Horihan, In Annales. Histoire, Sciences Sociales, Volume 67, Issue 3, 2012, pages 503 to 537.
  • « Le pouvoir féodal au féminin. Une évaluation à partir des rôles de ban et arrière-ban (France, XVIe-XVIIe siècle), in Maria Teresa Guerrini, Vincenzo Lagioia & Simona Negruzzo (a cura di), Nel Solco di Teodora. Pratiche, modelli e rappresentazioni del potere femminile dall’antico al contemporaneo, Milan, FrancoAngeli, 2019, p. 241-257.
  • « Épouse de roturier et veuve d’usurpateur. La dérogeance au féminin en France au xviie siècle », in Michela Barbot, Jean-François Chauvard & Stefano Levati (dir.), Statuts et conditions sociales à l’épreuve du déclassement (France-Italie, xvie-premier xixe siècle), Rome, École française de Rome, 2020, p. 17-39.
  • Préface à Maria Goupil-Travert, Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020, p. 11-14.

Autres thématiques

Participation à des groupes d’experts

Groupe constitué par la SNRI, Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Rapport novembre 2012 : Orientations stratégiques pour les recherches sur le Genre.

Groupe constitué par le Ministère de la famille, Filiations, Origines, parentalités, dirigé par Irène Théry & Anne-Marie Leroyer (2013-2014).

Suivi de thèses

Natacha Aprile, Troublante Christine. Réseaux, Genre et imagerie de Christine de Suède du XVIIe siècle à nos jours (co-direction avec Christine Gouzi, Sorbonne université)

Laura Balzer, Virilités et masculinités militaires : les enjeux du genre dans les armées françaises, seconde modernité (1750-1800) (co-direction avec Hervé Drévillon, université Paris Panthéon Sorbonne)

Loraine Chappuis, « Avoir la compagnie de l’autre sexe ». La répression des relations charnelles illicites à Genève au XVIIIe siècle. Une histoire de l’expression sociale du désir selon les procès en paillardise (co-direction avec Michel Porret, université de Genève), soutenue à Genève en décembre 2019.

Anouk Durand, Le lesbianisme en France aux XVIIIe et XIXe siècles (co-direction avec Gabrielle Houbre, université de Paris Cité).

Martina Ognibene, La violence sexuelle à Paris au XVIIIe siècle.

Marion Philip, Masculinités et sexualité en France aux XVIIe et XVIIIe siècles (co-direction avec François-Joseph Ruggiu, université Paris-Sorbonne).

Laura Tatoueix, L’avortement à l’époque moderne. Entre normes et pratiques (mi-XVIe siècle-1791) (co-direction avec Anna Bellavitis, université de Rouen), soutenue à l’EHESS en novembre 2018.

Mathias Valverde, Des savants d’un même genre ? Contribution à l’étude critique des masculinités. Le cas des académies savantes (1750- 1850) (co-direction avec Isabelle Laboulais, université de Strasbourg).

Accueil en post-doc

Clyde Plumauzille, Les « seins mercenaires » : expériences intimes, stratégies économiques et politique de l’allaitement nourricier en France (1750-1850), bourse doctorale de l’Institut Émilie du Châtelet (2015-2017).

Marie Walin, Une histoire transnationale de la « crise de la masculinité » fin XIXe siècle (2022-2023)