Le genre de l’imagination et l’art de la danse (1754-1811)

walseJeudi 30 septembre 2016 de 14h à 16h30

 

 

 

Séminaire de l’Institut Emilie du Châtelet

À l’aube du 19e siècle, l’Europe est saisie d’un phénomène de dansomanie liée à l’introduction des danses de couple-fermé dont la valse, la sauteuse et d’autres formes qui privilégient une rotation perpétuelle du couple pendant le temps d’une danse. Le débat se concentre sur l’engouement enthousiaste et collectif pour ces danses modernes, et porte principalement sur les effets néfastes sur l’imagination des valseuses appartenant à une «jeune génération» de danseurs.  Les effets préoccupants de ces pratiques de bal sont des accidents de santé divers liés à l’imagination malade : le vertige, l’avortement, la folie et même la mort subite. La mobilisation de cette faculté de la connaissance par les médecins et moralistes de l’époque se démarque des discours philosophiques sur la danse dans la dernière moitié du 18e siècle (Noverre, Cahusac, Diderot) où l’imagination et l’enthousiasme sont sollicités pour légitimer le projet du ballet «d’action» comme un art imitatif.

Une question de genre se pose : pourquoi une imagination chauffée par la pratique du bal condamnerait des danseuses à des états pathologiques lorsque le maître du ballet accède, par  le biais du même phénomène, au statut de génie artistique, auteur de compositions «modernes» qui révolutionne la scène de l’Opéra? Notre enquête sur l’histoire de l’imagination et l’art de la danse cherche à faire état de cet écart et des répercutions sur la sociabilité du corps féminin en jeu dans la révolution socio-politique en Europe.

Lieu

Jardin des Plantes
Grand amphithéâtre d’entomologie
43, rue Buffon
75005 Paris